lundi 30 août 2010

Test de Pro Tools Recording Studio



Avid, géant de l'industrie musicale, a récemment lancé des "bundles" (produits associés et vendus par lots) nommés Pro Tools Essentials. Vendus au prix attractif de 99 €, ils sont au nombre de trois: Pro Tools Vocal Studio pour les chanteurs, Pro Tools KeyStudio pour les claviéristes et Pro Tools Recording Studio pour les guitaristes. C'est ce dernier bundle que Maria Sistachs, responsable presse chez Avid, a bien voulu mettre à ma disposition pour un test. Le voici donc sans plus tarder :

Nom du produit: Pro Tools Recording Studio.
Fabricant/éditeur : M-Audio pour l'interface audionumérique et DigiDesign pour le séquenceur Pro Tools.
Prix indicatif : 99 €.
Compatibilité : Mac OSX 10.5.8 ou plus récent, Windows XP (SP3), Windows Vista 32/64 (SP1) ou Windows 7 (32/64 bits).

Contenu de la boîte :
- 1 interface audionumérique M-Audio Fast Track USB.
- 1 DVD d'installation du logiciel Pro Tools M-Powered Essential 8.
- 1 guide d'installation du logiciel et des drivers.
- 1 guide de prise en mains Pro Tools Recording Studio.
- 1 câble USB.

À quoi ça sert ?
Pro Tools Recording Studio (PTRS) est une solution simplifiée, mais complète, pour enregistrer
sur son ordinateur une guitare électrique (directement branchée sur l'interface), un instrument MIDI ou une source audio capté par un micro relié à l'interface. C'est également un outil puissant pour arranger, mixer et produire des compositions.

Description de l'interface Fast Track :
À l'ouverture de la boîte, la première chose qu'on découvre, c'est le DVD Pro-Tools M-Powered Essential 8 et l'interface M-Audio Fast Track. Prix du bundle oblige, son aspect et ses matériaux sont un peu plus basiques que ceux dont bénéficie la Fast Track vendue seule. On note également que les commandes sont disposées différemment (là, pas de potards sur le dessus) et que la prise casque est une 3,5mm au lieu d'une 6,35mm. Pour le reste, on a probablement affaire à la même interface, capable d'enregistrer en 24bits/48kHz. À l'avant, de gauche à droite, on découvre un potard "mic input" pour régler le niveau d'entrée du micro ou de la guitare, un témoin de signal et un témoin d'écrêtage, un potard "mix" permettant d'aller d'un signal pur à un signal complètement traité par la couche logiciel (quand on utilise le plug-in SansAmp par ex.), un commutateur stéréo/mono, un potard "output" pour régler le niveau de sortie et un témoin On/Off. À l'arrière, de gauche à droite toujours, apparaissent successivement la prise UBS, la prise Kensigton antivol, les prises de sortie RCA, un commutateur guitare/line (selon que l'on veut enregistrer la guitare ou va un micro), la prise jack pour la guitare et la prise XLR pour le micro.

Le protocole de ce test :
L'idée, c'est tout simplement de vérifier que ce bundle permet de faire tout ce que la fiche technique promet :
- utiliser facilement des boucles audio,
- enregistrer un maximum de 16 pistes audio stéréo/mono (8 pistes d'instruments, 8 MIDI),
- brancher et enregistrer facilement avec une guitare, un micro ou un contrôleur MIDI (60 sons d'instruments virtuels inclus),
- ajouter des effets de qualité studio aux pistes (maximum de 3 effets simultanés),
- arranger et mixer facilement une composition avec un résultat de haute qualité.

Installation : j'ai pu constater que celle-ci, bien qu'un peu longuette (Pro Tools et sa bibliothèque de sons font leur poids), se faisait facilement et sans problèmes sur Mac comme sur PC.

Lancement de PTRS :
Pour lancer le logiciel, l'interface Fast Track doit obligatoirement être connectée à l'ordinateur (elle fait office de clé logiciel physique). Sur Mac, il faut par ailleurs veiller à bien choisir cette interface comme entrée et sortie audio dans les préférences « son » du système. Sur PC, cela se fait apparemment de façon automatique (en tout cas avec Windows 7). Une fois l'interface PTRS ouverte, on constate qu'on a affaire à un Pro Tools complet, mais dont certaines fonctions avancées sont soit verrouillées, soit limitées (une icône Pro Tools et des bulles d'information le précisent dans ce cas-là).
Aperçu de l'interface avec le panneau de mixage au premier plan :












Boucles :
Avant même de brancher un instrument, on peut faire de la musique avec PTRS en faisant mumuse facilement avec les boucles fournies. Il y en a pour tous les goûts, du jazz au hip-hop, en passant par le hard-rock, le blues ou la country. Et si ça ne suffit pas, on peut toujours importer ses propres boucles, pourvu qu'elles soient dans un format audio compatible (.wav ou .aif idéalement). Le travail avec les boucles est simple : on ouvre l'explorateur de fichiers (workspace) et on fait glisser dans la fenêtre de Pro Tools les boucles souhaitées. Ensuite, on peut les éditer comme on veut (les déplacer, les couper, etc) et bidouiller facilement un petit morceaux ou une backing track pour jouer de la guitare par-dessus. Ci-dessous, un exemple réalisé pour le test, qui donne un tout petit aperçu des possibilités offertes par Pro Tools Recording Studio.Test Pro Tools Recording Studio Loops from Nicolas on Myspace.


Brancher une guitare :
Là, ce n'est pas plus compliqué qu'avec un ampli. On raccorde la guitare au panneau arrière de la Fast Track avec un jack standard et ça roule ! Il faut juste veiller à sélectionner « mono » au niveau de l'« input monitor » (bouton situé sur la face avant) et « guitar » au niveau de l'« input level » (bouton situé sur la face arrière. Comme expliqué plus haut, le potard « mic input » permet de contrôler le niveau d'entrée, le potard « mix » le niveau de traitement par la couche logicielle et le potard « output » le niveau de sortie dans le casque ou les enceintes auxiliaires.

Créer une piste de guitare :
Là encore, c'est assez simple. On choisit Track > New, puis on sélectionne l'option « mono audio track » dans la fenêtre de dialogue. Dans un deuxième temps, au niveau de la fenêtre mix (la table de mixage, en fait), on définit le canal d'entrée du signal (section i/o : input 1 ou 2 – pour moi, c'était le canal 2 qui fonctionnait). Enfin, on clique sur la touche d'activation de l'enregistrement. Là, si tout va bien, le vu-mètre de la table de mixage réagit aux notes qui sont jouées.

Utiliser les sons de guitare du plug-in SansAmp
Ce plug-in, à lui tout seul, vaut presque l'achat du bundle, car on y trouve une large palette de sons prêts à l'emploi, avec des simulations d'ampli à la fois crédibles, présentes et chaleureuses. C'est simple, on s'y croirait ! Des sons clean aux distos façon thrash-metal, il y en a vraiment pour tous les goûts, comme on peut le voir sur l'illustration ci-dessous, où s'affichent tous les presets SansAmp. Les « Metallica, Van Halen, Schenker, Pantera Stevie Ray, Queen, etc. » ne sont pas trompeurs et permettent bien d'obtenir des sonorités typiques des artistes concernés.






















Cerise sur le gateau, chaque son est évidemment éditable à partir du panneau de commande que voici
:









Pour vous donner une idée, j'ai enregistré vite fait quelques exemples avec les presets suivants : JMP1, Jazz, Stevie Ray, Vox AC30 Queen, Metallica, Pantera. Pour les écouter, cliquez ci-dessous : Test sons SansAmp (plug-in ProTools) from Nicolas on Myspace.

Pour varier les plaisirs et élargir la palette sonore des musiciens, PTRS propose également toute une série d'effets. On peut en assigner un maximum de 3 à chaque piste en utilisant les fentes d'insertion prévues à cet effet. On peut aussi appliquer un effet à plusieurs pistes simultanément, comme cela se fait souvent avec la reverb qui est souvent appliquée au mixage suivant une configuration « départ et retour d'effet ». Les illustrations ci-dessous montrent les divers effets directement disponibles dans le logiciel.













































Comme un exemple sonore vaut mieux qu'un long discours, j'ai repris les pistes enregistrées plus haut et je leur ai appliqué des effets :
- un delay type slap back pour l'extrait joué avec le preset JMP1
- une reveb large hall sur le preset jazz
- une égalisation (EQ) façon big stack sur le preset Stevie Ray
- un flanger sur le preset Vox AC 30 Queen
- une égalisation EQ add bite (traduire : ajouter du mordant) + un phaser sur le preset Metallica
- une égalisation type add bite 2 sur le preset Pantera.
Pour écouter, cliquez ci-dessous : Sons SansAmp avec effets from Nicolas on Myspace.

dimanche 28 février 2010

Test minute du logiciel Sibelius First

Grâce à Barbara Govaerts de l'agence Lewis PR, j'ai récemment eu le plaisir et l'avantage de tester Sibelius First, le nouveau logiciel de notation musicale d'Avid. Voici donc mes observations et conclusions sur ce produit que j'ai testé sur un iMac tournant sous OS X 10.4.11

Nom du logiciel : Sibelius First

Éditeur : Avid
Prix indicatif : 129 euros
Compatibilité : Mac OS X 10.4 ou version ultérieure, Windows XP (SP2), Windows Vista, Windows 7 (32 ou 64 bits)

Un aperçu de l'interface de Sibelius First Nouveau logiciel de référence dans le domaine de la notation musicale et de l'aide à la composition, Sibelius 6 a récemment eu un petit frère, dénommé Sibelius First. Petit frère, parce qu'il s'agit d'une version simplifiée et allégée, plutôt destinée aux musiciens amateurs qu'aux musiciens professionnels. Dit autrement, First est à Sibelius 6 ce qu'Elements est à Photoshop : un logiciel plus basique, mais aussi plus abordable (suivez ce lien pour voir un tableau des différences entre les deux produits : http://www.sibelius.com/products/sibelius_first/features.html). Voyons ce qu'il permet de faire…

À l'ouverture :
Une fenêtre de démarrage permet d'accéder rapidement à la plupart des fonctions : ouvrir un document récent, ouvrir un autre fichier, créer une nouvelle partition à partir d'un modèle Score Starter, créer une nouvelle partition, numériser de la musique avec PhotoScore ou Transcrire de la musique avec AudioScore. Il y a également une vidéo dans cette section pour faire un tour d'horizon des possibilités de Sibelius First. Bref, l'utilisateur est pris par la main dès le départ, ce qui plutôt agréable.

Créer une partition :
Preuve de sa vocation grand public, Sibelius First permet de créer une partition en utilisant un modèle Score Starter. En cliquant sur cette option dans la fenêtre de démarrage, on voit apparaître 10 icônes représentant chacune un genre : chant choral, blues, country, latin, reggae, rock, classique, funk, jazz et pop. Ensuite, pour chaque genre, on a le choix entre 3 à 5 styles (par ex. country blues, electric blues, modern blues, shuffle ou solo guitar blues pour le blues). On clique et hop ! on obtient un score préformaté « dans le style de…», avec un exemple de ce qu'on jouer sur les premières mesures. A priori séduisante, cette approche ne me paraît pas vraiment convaincante pour créer une partition, car il faudra toujours adapter le modèle pour le faire coller à votre composition (fastidieux!) Cela dit, cela peut être un bon point de départ pour se livrer à un exercice de compo, le but du jeu étant de trouver une suite à l'exemple fourni pour les premières mesures. En cliquant sur « Commencer une nouvelle partition », la méthode de travail est plus traditionnelle. Là, il vaut mieux avoir quelques rudiments de théorie musicale, sinon on crée une partoche assez approximative qu'il faudra corriger plus tard. On choisit d'abord le type de partition (pour guitare, pour piano, pour chœur SATB, pour trio de cordes ou simplement en clé de sol ou clé de fa), puis la police à employer, puis les indications de mesure et de tempo, puis l'armure, et enfin les informations sur la partition (titre, compositeur, copyright, etc.). Un clic sur « Terminer » et zou ! voilà votre papier à musique qui apparaît à l'écran, prêt à être rempli. Facile, clair et limpide !

Écrire la musique La force de Sibelius First est là, car écrire de la musique avec ce logiciel est un jeu d'enfant. Le choix des durées de notes, de silences, mais aussi des liaisons, articulations et nuances se fait à partir d'un bloc d'« outils » dont l'agencement reprend exactement celui du pavé numérique.
On peut donc se passer de la souris si on le souhaite (ce qui est conseillé pour gagner du temps). Une fois une durée spécifiée, on peut poser sa note sur la portée ou bien taper son nom (notation américaine : A pour La, B pour Si, C pour Do, etc.) sur le clavier. Ensuite, on peut modifier sa hauteur avec les flèches haut et bas… en entendant simultanément les modifications apportées. Les flèches gauche et droite, pour leur part, servent à avancer ou à reculer dans la partition. Et bien sûr, le pavé d'outils est toujours là pour modifier d'un clic les durées, rajouter des liaisons, indiquer des nuances, etc. En complément, il est facile d'ajouter des diagrammes d'accord, des indications de doigtés ou tout autre texte utile à la lecture de la partition. Tout cela ne serait rien sans la fonction de « disposition magnétique » du logiciel qui place immédiatement les notes et autres signes à l'endroit idéal sur la portée. Ça permet de gagner un temps fou et de produire des documents à l'allure vraiment professionnelle… sans pour autant être un pro. Le système de « partition dynamique » fait aussi gagner du temps en reportant automatiquement les modifications effectuées d'une partie sur l'autre (ou d'une partie vers la partition globale) et effectuant les transpositions adéquates dans le cas d'instruments transpositeurs.

Vous jouez et le logiciel retranscrit…
Pour ceux qui restent rétifs au solfège, Sibelius First a prévu une solution de secours sous la forme d'un clavier ou d'un manche de guitare apparaissant à l'écran.
Un clic sur une touche ou une frette et l'on obtient illico la note correspondante sur la portée. Très pratique, même s'il faut quand même faire quelques efforts intellectuels pour retranscrire le rythme dans la foulée ! Encore qu'il existe une solution pour ne pas avoir à écrire le rythme : jouer le morceau sur un clavier ou une guitare midi et faire saisir la musique à la volée à l'aide du mode Flexi-time. Encore une fois, c'est simple comme bonjour : il n'y a qu'à bien respecter le tempo et régler la quantification comme il faut pour obtenir sinon une partition impeccable, en tout cas un bon document de base, facile à rectifier. J'ai fait l'essai avec un clavier maître Axiom 25 de M-Audio et le résultat a été tout à fait probant. Je signale au passage que l'Axiom 25 est parfaitement reconnu et que des presets ont visiblement été programmé pour que certains boutons du clavier (par ex. : enregistrer, lire, stop, revenir au début, aller à la fin) soient immédiatement fonctionnels. Le fait que Sibelius et M-Audio appartiennent au même groupe (AVID) y est sans doute pour quelque chose. Faites jouer vos compos Parmi les autres caractéristiques intéressantes de Sibelius First, il faut mettre en avant la possibilité qu'il offre de jouer la partition. Il utilise pour cela des instruments logiciels, pour lesquels on peut régler le volume, le niveau d'effet ou le « positionnement spatial ». Non seulement c'est ludique, mais c'est très utile pour se faire une meilleure idée de ce qu'on vient d'écrire ou pour débusquer une erreur à l'oreille. Et fin du fin, il est possible de créer et d'extraire des fichiers audio pour, par exemple, transmettre des idées à travailler aux autres membres de son groupe. À défaut, on peut créer des partitions facile à publier en ligne et à partager (à l'heure d'Internet, ça peut servir). Il existe même une possibilité pour les auteurs de vendre leurs partitions en ligne sur www.sibeliusmusic.com

Numériser de la zique
Fourni avec Sibelius First, le module ou logiciel PhotoScore m'a paru vraiment intéressant. Fonctionnant avec un scanner, il sert à numériser des partitions et à les transformer en documents modifiables dans Sibelius. Le processus est relativement simple : on scanne la partoche en niveaux de gris et en haute résolution (300 ou 400 dpi), on l'importe dans PhotoScore, on corrige les erreurs signalées par le logiciel (notes incompatibles avec la tonalité, durées incompatibles avec les indications de mesure) et on transfère dans Sibelius où on peut, au final, apporter des modifications ou faire jouer la musique ainsi « capturée ». Pour les gens comme moi qui ne savent pas déchiffrer à vue ou péniblement, ça rend beaucoup de plus partitions accessibles ! Exemple : j'ai acheté une méthode de guitare pour mon fils qui comprend des mélodies pour l'élève et des accompagnements pour le prof. Malheureusement, ces accompagnements apparaissent seulement en notation standard et non pas en tablatures, pauvre de moi ! Pour me faciliter la vie et pouvoir accompagner rapidement le fiston, je les ai scannés avec PhotoScore et je les ai transférés dans Sibelius First où j'ai pu ajouter les tablatures correspondantes, bien plus pratiques pour moi.
Je signale au passage qu'il est très facile – c'est le maître-mot de ce logiciel – de transformer une partition en tablature et inversement. Il suffit de sélectionner les notes ou les chiffres à convertir, de les coller dans la portée ou tablature et, ô magie, les notes deviennent chiffres et les chiffres notes. Ne reste plus alors qu'à adapter les doigtés à sa convenance.
Dans le même ordre d'idée, le module AudioScore se propose, pour sa part, de retranscrire la musique à partir d'un document audio. Là, je n'ai pas essayé, mais je ferai un ajout à ce test dès que ce sera fait.

Conclusion : Sibelius First est vraiment un logiciel épatant qui, pour 129 euros, fait parfaitement son boulot, à savoir vous aider à créer des partitions et à composer. Ne se limitant pas à la seule notation musicale, il permet de jouer les partitions avec subtilité, de les imprimer «pro»-prement ou de les mettre facilement en ligne. Il sait aussi créer des fichiers audio et transformer en document modifiable une partition numérisée via PhotoScore ou retranscrite via AudioScore. Enfin, il est facile à piloter avec un clavier maître et il peut être synchonisé sans problème avec un séquenceur ou une station de travail audionumérique (DAW) par l'intermédiaire du module ReWire. Il fera donc un compagnon parfait pour Pro-Tools, Ableton Live, Logic Pro, etc. Approuvé et adopté avec enthousiasme !