Grâce à Barbara Govaerts de l'agence Lewis PR, j'ai récemment eu le plaisir et l'avantage de tester Sibelius First, le nouveau logiciel de notation musicale d'Avid. Voici donc mes observations et conclusions sur ce produit que j'ai testé sur un iMac tournant sous OS X 10.4.11
Nom du logiciel : Sibelius First
Éditeur : Avid
Prix indicatif : 129 euros
Compatibilité : Mac OS X 10.4 ou version ultérieure, Windows XP (SP2), Windows Vista, Windows 7 (32 ou 64 bits)
Un aperçu de l'interface de Sibelius First Nouveau logiciel de référence dans le domaine de la notation musicale et de l'aide à la composition, Sibelius 6 a récemment eu un petit frère, dénommé Sibelius First. Petit frère, parce qu'il s'agit d'une version simplifiée et allégée, plutôt destinée aux musiciens amateurs qu'aux musiciens professionnels. Dit autrement, First est à Sibelius 6 ce qu'Elements est à Photoshop : un logiciel plus basique, mais aussi plus abordable (suivez ce lien pour voir un tableau des différences entre les deux produits : http://www.sibelius.com/products/sibelius_first/features.html). Voyons ce qu'il permet de faire…
À l'ouverture : Une fenêtre de démarrage permet d'accéder rapidement à la plupart des fonctions : ouvrir un document récent, ouvrir un autre fichier, créer une nouvelle partition à partir d'un modèle Score Starter, créer une nouvelle partition, numériser de la musique avec PhotoScore ou Transcrire de la musique avec AudioScore. Il y a également une vidéo dans cette section pour faire un tour d'horizon des possibilités de Sibelius First. Bref, l'utilisateur est pris par la main dès le départ, ce qui plutôt agréable.
Créer une partition : Preuve de sa vocation grand public, Sibelius First permet de créer une partition en utilisant un modèle Score Starter. En cliquant sur cette option dans la fenêtre de démarrage, on voit apparaître 10 icônes représentant chacune un genre : chant choral, blues, country, latin, reggae, rock, classique, funk, jazz et pop. Ensuite, pour chaque genre, on a le choix entre 3 à 5 styles (par ex. country blues, electric blues, modern blues, shuffle ou solo guitar blues pour le blues). On clique et hop ! on obtient un score préformaté « dans le style de…», avec un exemple de ce qu'on jouer sur les premières mesures. A priori séduisante, cette approche ne me paraît pas vraiment convaincante pour créer une partition, car il faudra toujours adapter le modèle pour le faire coller à votre composition (fastidieux!) Cela dit, cela peut être un bon point de départ pour se livrer à un exercice de compo, le but du jeu étant de trouver une suite à l'exemple fourni pour les premières mesures. En cliquant sur « Commencer une nouvelle partition », la méthode de travail est plus traditionnelle. Là, il vaut mieux avoir quelques rudiments de théorie musicale, sinon on crée une partoche assez approximative qu'il faudra corriger plus tard. On choisit d'abord le type de partition (pour guitare, pour piano, pour chœur SATB, pour trio de cordes ou simplement en clé de sol ou clé de fa), puis la police à employer, puis les indications de mesure et de tempo, puis l'armure, et enfin les informations sur la partition (titre, compositeur, copyright, etc.). Un clic sur « Terminer » et zou ! voilà votre papier à musique qui apparaît à l'écran, prêt à être rempli. Facile, clair et limpide !
Écrire la musique La force de Sibelius First est là, car écrire de la musique avec ce logiciel est un jeu d'enfant. Le choix des durées de notes, de silences, mais aussi des liaisons, articulations et nuances se fait à partir d'un bloc d'« outils » dont l'agencement reprend exactement celui du pavé numérique.
On peut donc se passer de la souris si on le souhaite (ce qui est conseillé pour gagner du temps). Une fois une durée spécifiée, on peut poser sa note sur la portée ou bien taper son nom (notation américaine : A pour La, B pour Si, C pour Do, etc.) sur le clavier. Ensuite, on peut modifier sa hauteur avec les flèches haut et bas… en entendant simultanément les modifications apportées. Les flèches gauche et droite, pour leur part, servent à avancer ou à reculer dans la partition. Et bien sûr, le pavé d'outils est toujours là pour modifier d'un clic les durées, rajouter des liaisons, indiquer des nuances, etc. En complément, il est facile d'ajouter des diagrammes d'accord, des indications de doigtés ou tout autre texte utile à la lecture de la partition. Tout cela ne serait rien sans la fonction de « disposition magnétique » du logiciel qui place immédiatement les notes et autres signes à l'endroit idéal sur la portée. Ça permet de gagner un temps fou et de produire des documents à l'allure vraiment professionnelle… sans pour autant être un pro. Le système de « partition dynamique » fait aussi gagner du temps en reportant automatiquement les modifications effectuées d'une partie sur l'autre (ou d'une partie vers la partition globale) et effectuant les transpositions adéquates dans le cas d'instruments transpositeurs.
Vous jouez et le logiciel retranscrit…
Pour ceux qui restent rétifs au solfège, Sibelius First a prévu une solution de secours sous la forme d'un clavier ou d'un manche de guitare apparaissant à l'écran.
Un clic sur une touche ou une frette et l'on obtient illico la note correspondante sur la portée. Très pratique, même s'il faut quand même faire quelques efforts intellectuels pour retranscrire le rythme dans la foulée ! Encore qu'il existe une solution pour ne pas avoir à écrire le rythme : jouer le morceau sur un clavier ou une guitare midi et faire saisir la musique à la volée à l'aide du mode Flexi-time. Encore une fois, c'est simple comme bonjour : il n'y a qu'à bien respecter le tempo et régler la quantification comme il faut pour obtenir sinon une partition impeccable, en tout cas un bon document de base, facile à rectifier. J'ai fait l'essai avec un clavier maître Axiom 25 de M-Audio et le résultat a été tout à fait probant. Je signale au passage que l'Axiom 25 est parfaitement reconnu et que des presets ont visiblement été programmé pour que certains boutons du clavier (par ex. : enregistrer, lire, stop, revenir au début, aller à la fin) soient immédiatement fonctionnels. Le fait que Sibelius et M-Audio appartiennent au même groupe (AVID) y est sans doute pour quelque chose. Faites jouer vos compos Parmi les autres caractéristiques intéressantes de Sibelius First, il faut mettre en avant la possibilité qu'il offre de jouer la partition. Il utilise pour cela des instruments logiciels, pour lesquels on peut régler le volume, le niveau d'effet ou le « positionnement spatial ». Non seulement c'est ludique, mais c'est très utile pour se faire une meilleure idée de ce qu'on vient d'écrire ou pour débusquer une erreur à l'oreille. Et fin du fin, il est possible de créer et d'extraire des fichiers audio pour, par exemple, transmettre des idées à travailler aux autres membres de son groupe. À défaut, on peut créer des partitions facile à publier en ligne et à partager (à l'heure d'Internet, ça peut servir). Il existe même une possibilité pour les auteurs de vendre leurs partitions en ligne sur www.sibeliusmusic.com
Numériser de la zique
Fourni avec Sibelius First, le module ou logiciel PhotoScore m'a paru vraiment intéressant. Fonctionnant avec un scanner, il sert à numériser des partitions et à les transformer en documents modifiables dans Sibelius. Le processus est relativement simple : on scanne la partoche en niveaux de gris et en haute résolution (300 ou 400 dpi), on l'importe dans PhotoScore, on corrige les erreurs signalées par le logiciel (notes incompatibles avec la tonalité, durées incompatibles avec les indications de mesure) et on transfère dans Sibelius où on peut, au final, apporter des modifications ou faire jouer la musique ainsi « capturée ». Pour les gens comme moi qui ne savent pas déchiffrer à vue ou péniblement, ça rend beaucoup de plus partitions accessibles ! Exemple : j'ai acheté une méthode de guitare pour mon fils qui comprend des mélodies pour l'élève et des accompagnements pour le prof. Malheureusement, ces accompagnements apparaissent seulement en notation standard et non pas en tablatures, pauvre de moi ! Pour me faciliter la vie et pouvoir accompagner rapidement le fiston, je les ai scannés avec PhotoScore et je les ai transférés dans Sibelius First où j'ai pu ajouter les tablatures correspondantes, bien plus pratiques pour moi.
Je signale au passage qu'il est très facile – c'est le maître-mot de ce logiciel – de transformer une partition en tablature et inversement. Il suffit de sélectionner les notes ou les chiffres à convertir, de les coller dans la portée ou tablature et, ô magie, les notes deviennent chiffres et les chiffres notes. Ne reste plus alors qu'à adapter les doigtés à sa convenance.
Dans le même ordre d'idée, le module AudioScore se propose, pour sa part, de retranscrire la musique à partir d'un document audio. Là, je n'ai pas essayé, mais je ferai un ajout à ce test dès que ce sera fait.
Conclusion : Sibelius First est vraiment un logiciel épatant qui, pour 129 euros, fait parfaitement son boulot, à savoir vous aider à créer des partitions et à composer. Ne se limitant pas à la seule notation musicale, il permet de jouer les partitions avec subtilité, de les imprimer «pro»-prement ou de les mettre facilement en ligne. Il sait aussi créer des fichiers audio et transformer en document modifiable une partition numérisée via PhotoScore ou retranscrite via AudioScore. Enfin, il est facile à piloter avec un clavier maître et il peut être synchonisé sans problème avec un séquenceur ou une station de travail audionumérique (DAW) par l'intermédiaire du module ReWire. Il fera donc un compagnon parfait pour Pro-Tools, Ableton Live, Logic Pro, etc. Approuvé et adopté avec enthousiasme !
dimanche 28 février 2010
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