vendredi 20 avril 2012

Nouvel album de Europe la chronique de Bag of Bones !


Une chronique d'album est toujours subjective. Alors je commencerai par dire que je préfère nettement Bag of Bones à Last Look at Eden, même si ce dernier à valu au groupe son meilleur accueil critique depuis The Final Countdown probablement. Plusieurs raisons à ça. Pour commencer, les chansons sont plus directes, plus percutantes et globalement plus abouties . Dans un style Classic Rock marqué blues et seventies, elles envoient grave et vont droit au but. Ensuite, la production de Kevin Shirley se révèle parfaitement adaptées à ces nouvelles compos auxquelles elles donnent un côté brillant et épique qui rappelle vraiment l'époque Final Countdown... au point qu’on croit entendre le début de Cherokee sur la descente de toms qui ouvre Firebox ! Par ailleurs, la voix de Joey est remarquablement mise en avant, ce qui permet d'apprécier mieux que jamais les prouesses vocales de notre viking. Et il y en a un paquet ! ça commence sur Riches to Rags, la chanson d’ouverture, où la montée progressive dans les aigus sur “this is the sou-ound” évoque un bend de guitare à la Norum ou une sirène hurlante du plus bel effet. ça continue sur le single Not Supposed to Sing the Blues où Joey dépoussière justement le blues à grand renfort de vibratos et d’ascensions vocales ultra-sexy. Et ça se poursuit comme ça jusqu’à la fin de l’album, le summum des sollicitations vocales étant atteint sur Mercy you Mercy Me, un titre qui va faire très très mal en live avec son refrain scandé comme un slogan révolutionnaire ! Quand ce ne sont pas les notes aiguës qui retiennent l’attention, c’est le timbre de Joey qui surprend, comme sur Bag of Bones, où il use à merveille de cet éraillement qui apparaît en fin de concert, pour un résultat est très rock et chargé en émotion ! Sur Drink and a Smile, enfin, il change carrément de voix à la faveur d’un filtre particulièrement bien trouvé pour cette ballade très zeppelinienne (mandoline oblige). Côté guitares, John Norum est à fond dans le trip seventies et blues avec des sons clairs habillés de delays et de trémolos et des distos plus légères que d’habitude, crunchy à souhait. Et je n’ai pas besoin de vous dire que ça tricote sévère en solo, en particulier sur Riches To Rags, Demon Head, Doghouse et Mercy You Mercy Me ! Il y a aussi des solos plus posés et tout en feeling, comme celui, très lyrique, Bag of Bones ou celui de Not Supposed to Sing the Blues, entre intensité et flegme blues. Plus curieux, on entend pour la première fois un sitar sur un disque de Europe dans l’interlude de Firebox. Etonnant et très réussi ! Ajoutez à l’ensemble la cohésion impeccable de la section rythmique Levén + Haughland, ainsi que les habillages toujours subtils de Mic Michaeli à l’orgue Hammond (je vous l’ai dit, l’album est seventies) ou au synthé, et vous obtenez de la pure essence de rock scandinave, comme seul Europe sait la distiller !

Titre par titre

* Riches to Rag : un riff avec une wah-wah en position haute et ça démarre en trombe, avec Joey qui tire sur ses cordes vocales pour donner le ton : on est pas là pour rigoler, mais pour tout déchirer. Le solo à 200 à l’heure le confirme !

* Not supposed to sing the blues : le premier single de l’album. Tempo lent et riff blues-rock assez heavy, joué en octave. La mélodie du refrain est imparable et s’inscruste dans le cerveau en un rien de temps. John Norum s'offre deux solos, un central et un autre dans l'outro. C'est vrai que quand on joue du blues, on ne peut plus s'arrêter de jouer !

* Firebox : le morceau repose sur un pattern de batterie très dynamique et presque hypnothique. Riff bien heavy, suivi d’arpèges à trois notes typiques de John Norum, puis vient le refrain, épique à souhait. C’est dans ce morceau qu’intervient le sitar qui ouvre la voie à un sublime solo de John, tout en mélodie et feeling. Un morceau riche et complexe, avec des ambiances variées.

* Bag of Bones : des arpèges à la douze cordes et des ornements au bottleneck (joué par Joe Bonamassa, génie anglais du blues) que ne renieraient pas Mark Knopfler pour ce “sac d’os” qui donne son titre à l’album. Mais ça ne reste pas calme longtemps avec un refrain bien pêchu et assez aérien. Superbe performance vocale de Joey qui surprend avec ce timbre passé pour une fois au papier de verre.

* Requiem : presque un interlude de musique classique qui amène en douceur My Woman My Friend.

* My Woman My Friend : ça commence comme un blues au piano avec Mic Michaeli, avant de tourner très vite à la power ballad qui fait allumer les briquets. Chanson définitivement intense et romantique. Une déclaration d’amour, quoi !

* Demon Head : chanson construite autour d’un riff puissant et dynamique qui aurait bien plu à Kee Marcello. Du hard bien rentre-dedans d’un bout à l’autre du titre avec un Mic Michaeli très influencé par Deep Purple dans ses accompagnements et son solo à l’orgue Hammond.

* Drink and a smile : Mais c’est qui le gars qui chante sur cette chanson de Led Zep à la mandoline ? Ah, c’est Joey ?! Ah, c’est pas Led Zep mais Europe !? La voix est traité de façon étonnante, le phrasé est inhabituelle, mais ça fonctionne à merveille.

* Doghouse : tu aimes le pur rock’n’roll ? les riffs juteux à souhait ? la gratte qui sonne et qui résonne ? les solos façon Angus Younf d’AC/DC ? Alors cette chanson est pour toi ! Pas une chanson, mais de l’énergie pure, plus efficace que le Guronsan entamer la journée !!!

* Mercy You Mercy Me : riff bien méchant à la Norum et un Joey qui s’arrache pour scander le refrain comme un chant de révolte. Le solo, qui commence par des doubles bends tout en dissonances, est une petite perle ! Celle-là, je l’attends en live ! ça va être le délire dans la salle.

* Bring it all home : une ballade tranquille au piano pour terminer l’album. Pourquoi pas ? Mais dans le genre, je préfère nettement Tomorrow ou New Love In Town. La seule chanson quoi soit un ton en-dessous par rapport au reste de l’album à mon avis. Les filles vont m’incendier pour cette critique, mais tant pis !